La surveillance des eaux littorales

Pourquoi surveille-t-on les eaux du littoral ?

Avec ses 276 km de façade maritime, le littoral Vendéen bénéficie d’un patrimoine historique, naturel et culturel riche et remarquable attirant chaque année de nombreux touristes. C'est également le siège d’une multitude d'activités : tourisme, baignade, pêche, conchyliculture, activités portuaires, ect.

Situé par définition à l’aval de tous les bassins versants, le littoral concentre toutes les difficultés de conciliation des différents usages économiques avec les objectifs de bon état des milieux. L’eau, qui plus est, de qualité est vitale pour toutes les activités humaines. Pour des raisons environnementales et sanitaires, la qualité des eaux littorales doit être surveillée en permanence.

" Une eau côtière exempte de substances toxiques et accueillant une biodiversité riche et variée

est considérée en bon état."

(Source : eaufrance)

Les principaux acteurs et réseaux de suivi

La mise en œuvre des différentes politiques nationales des eaux littorales s’appuie sur les réseaux de surveillance, souvent liés aux usages des eaux littorales et permettent de connaître la qualité de ces milieux : 

La création d’un observatoire des eaux estuariennes et marines en Vendée

Un contexte de mortalité massive des productions conchylicoles

La Vendée compte deux bassins de production majeurs pour la conchyliculture française : la Baie de Bourgneuf et la Baie de l’Aiguillon. Les autres bassins de production sont situés sur l’île de Noirmoutier et à Talmont-Saint-Hilaire (village de la Guittière).

En Vendée, la conchyliculture représente une véritable force économique :

  • La production moyenne annuelle est de plus de 7 000 tonnes d’huîtres et 5 000 tonnes de moules,
  • Près de 300 producteurs exercent sur les côtes vendéennes,
  • Avec France Naissain, la Vendée compte sur son territoire le leader mondial en fourniture de naissains d’huîtres creuses.

          " En 2014, les mytiliculteurs de Vendée et de Charente Maritime ont rapporté des épisodes de mortalités massives de moules en élevage dans le Pertuis Breton (des constats pouvant atteindre 100%). Début 2015, des déclarations faisant état de mortalités de moules entre 25 à 95%, ont été recensées. Des mortalités ont été aussi rapportées dans le Pertuis Breton et la Baie de Bourgneuf. En 2016, à nouveau des épisodes de mortalités très importants."

(Source : IFREMER)

Les productions conchylicoles connaissent depuis plusieurs années des épisodes de mortalités plus ou moins importants et dont les mécanismes ne sont pas complètement expliqués. Ces crises répétées, suscitent des interrogations de plus en plus fréquentes sur la qualité des eaux littorales. Les professionnels ont fait remonter le besoin d’informations et de suivis pour expliquer, et anticiper si possible les épisodes de mortalités.

La mise en place d'un observatoire 

C’est dans ce contexte de soutien à la filière conchylicole mais également dans un souci de connaissance sur la qualité de ses eaux estuariennes et côtières que le Département de la Vendée a décidé de mettre en place un observatoire départemental des eaux estuariennes et marines au cours de l’année 2017. Celui-ci est créé en partenariat avec l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Comité Régional de la Conchyliculture des Pays de la Loire, le syndicat mixte pour le développement de l’aquaculture et de la pêche en Pays de la Loire et l’IFREMER.

Les missions principales : 

  • renforcer les analyses de l’eau sur le littoral
  • mettre en place un système de vigilance et d’alerte
  • suivre les réseaux existants et de valoriser les résultats
  • bancariser l'ensemble des données du littoral
  • déployer un réseau de suivi des eaux côtières en continu :

Ainsi, l’observatoire a mis en place deux stations de suivi. Il s’agit de bouées équipées de sondes de suivi de paramètres de contrôle du développement des coquillages à savoir la température, la salinité, l’oxygène dissous, et la turbidité. La détection d’une évolution brutale de certains de ces paramètres pourra donner lieu au déclenchement de campagnes de prélèvement et de recherches de polluants dans les principaux émissaires côtiers.

Les actions mises en place pour répondre à ces enjeux

Les sondes marines multiparamétriques

Depuis le mois de février 2018, un suivi pérenne de paramètres physico-chimiques des eaux littorales a été mis en place à l’aide d’un réseau de mesures hautes fréquences. Deux sondes marines multi-paramètres équipées de télétransmission ont été mises à l’eau dans les baies de Bourgneuf et de l’Aiguillon-sur-mer à proximité immédiate de zones conchylicoles.

Elles réalisent des mesures, en sub-surface (moins de 1 mètre) toutes les 15 minutes de la température, de la salinité, de l'oxygène dissous et enfin de la turbidité (données brutes).

Afin d’informer un plus grand nombre sur la qualité de nos eaux littorales, l’Observatoire publie un bulletin périodique tous les trimestres : 

Une nouvelle fonctionnalité est désormais disponible dans la rubrique des bulletins. Celle-ci vous permettra de visualiser librement les données des deux sondes actualisées quotidiennement et de manière automatique : 

CONSULTER LES DONNEES LIBREMENT

Le réseau des apports en mer

Le Département de la Vendée s’est associé à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) pour la pérennisation du réseau de surveillance dit des « apports en mer ». Ce réseau créé en 1998, porte essentiellement sur les estuaires. Il a pour objectif d’évaluer les apports par les cours d’eau en bactéries fécales et en nutriments issus des bassins versants.

Le réseau comporte actuellement 46 stations de mesure de la qualité des eaux réparties ainsi :

  • Bassin versant Baie de Bourgneuf et Marais Breton (10 stations)
  • Bassin versant Vie Jaunay (5 stations)
  • Bassin versant Auzance Vertonne (18 stations)
  • Bassin versant du Lay (10 stations)
  • Bassin versant Sèvre Niortaise et Marais Poitevin (3 stations)

6 campagnes maximum de prélèvement sont réalisées par la DDTM, par an, en période de forts écoulements et ruissellements. Ils sont pratiqués à marée basse, pour limiter les apports maritimes. 

Les paramètres analysés sont :

  • In-situ : température de l’eau, pH, teneur en oxygène dissous, conductivité, salinité
  • Physico-chimie : nitrates, ammonium, matières en suspension, orthophosphates
  • Bactériologie : Escherichia Coli et entérocoques intestinaux

Depuis 2017, le Département de la Vendée intervient en complément du réseau de suivi des « apports en mer » réalisé par la DDTM. Ainsi, le Département (en partenariat avec le Laboratoire de l’Environnement et de l’Alimentation de la Vendée) analyse un certain nombre de molécule en complément des paramètres déjà réalisés depuis quelques années par la DTTM. Ces molécules sont :

  • des métaux-minéraux
  • divers micropolluants organiques
  • des pesticides
  • des HAPs et des PCBs

Une sélection des principaux exutoires (27 points) a été établie pour suivre les micropolluants sur des zones stratégiques après de fortes périodes de pluie. Au maximum, 4 campagnes par an sont prévues pour ces paramètres de manière concomitante aux prélèvements de la DDTM.

L'Atlas de la qualité des eaux littorales de la Vendée édition 2018 valorise l'ensemble de ces données, il est maintenant possible de le consulter :